Il cite également Rushdie pour qui il ne faut jamais personnaliser, aucun respect pour ce que les gens pensent, on ne peut pas protéger les idées. Pour J. Bricmont, cette position est inactuelle. Il rappelle également la différence entre jugements de fait et jugements de valeur.
Si je pouvais résumer en quelques mots l'intervention de J. Bricmont, je dirais : "Beaucoup d'informations brutes reçues, à nous de décoder."
Marc Jacquemain a ensuite partagé sa propre réflexion. Pour lui, notre société a besoin de tabous, de les expliquer et d'en débattre. Il nous a entre autres parlé de la pédophilie et du tabac. Il y a également une demande sociétale d'euphémisation du discours. Actuellement, les sociétés sont structurées non plus sur des idées qui s'opposent mais par des compétitions généralisées. Pour lui, il n'y a plus ou presque de conflits structurés comme le capital opposé au travail ou l'Est opposé à l'Ouest. Il se demande également si le fait de séparer les gens de leurs idées n'est pas une logique d'intellectuels née au XIXè. Actuellement, les gens ont peur du désaccord, n'aiment pas exprimer leur désaccord sur ce sur quoi ils n'ont pas prise.
Avant de donner la parole au public, Jean-Pol Hecq a expliqué comment lui ressentait les propos de ses invités : pour J. Bricmont, l'autocensure vient entre autres de la sacralisation des opinions. Pour J-P Hecq, il y a trois grands domaines où les idées ont été sacralisées : la mémoire historique, le sexe et les religions. Il a enfin posé cette question à M. Jacquemain : si l'autocensure existait, serait-elle l'enfant illégitime de l'hypermodernité?
Ce débat intense et complexe s'est conclu par un échange avec le public pendant lequel la géométrie variable des tabous, le fait que certaines lois ne soient pas les mêmes pour tous ou encore l'euphémisation des choses (les caricatures étaient par exemples beaucoup plus violentes au XIXè qu'actuellement) ont entre autres été abordés.
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